Les spots:
Avec ses 5 600 hectares, le lac de Hourtin et de Carcans est le plus grand lac naturel
de France .
Il s’étend du nord au sud, parallèlement à la côte de l’océan Atlantique, sur une
longueur maximum de 18 km pour une largeur maximum de 5 km, et fait partie des Grands lacs landais. Son environnement naturel est en effet particulièrement préservé avec ses marais sauvages, ses
dunes de sable blancs et sa forêt lui confère un charme certain.
Historique : Le Contaut, à l’extrémité nord du lac, a accueilli une importante base d’hydravions. Cette base est devenue, par la suite, un centre d’incorporation de la Marine nationale. Actuellement cette base est l’objet d’un projet de vaste reconversion en complexe touristique.
Anecdote : Idéal pour apprendre à naviguer, ce lac vit naitre les dériveurs olympiques dans
les années 60, les célèbres 420 et 470.
Altitude : Le Lac de Carcans-Hourtin se situe à 14 mètres d’altitude.
Superficie : lac d’une superficie de 5 667 hectares répartis sur 18Km de long et 5Km de large.
Profondeur / Topographie : Pente très douce.
D’une profondeur moyenne de 0 à 7 m d’est en ouest et d’une maximale de 10m
Pour établir la carte des profondeurs, les valeurs d’altitude du fond sont soustraites à l’altitude du plan d’eau. Par convention, les altitudes supérieures à 13,50 m IGN fournissent des profondeurs négatives, ce qui correspond à des morphologies qui émergeraient si le plan d’eau avait cette cote théorique de 13,50 m IGN. Elles sont soulignées sur la légende du document final.
La profondeur maximale extraite des sondes brutes triée (1 point / 50 m) et pour une cote de plan de référence de 13,50 m IGN est de 10,33 m. (45°08’46,44’’ N 001°08’10,53’’O).
Morphologies :
Une dissymétrie générale est observée d’ouest en est avec des profondeurs supérieures sur la partie ouest au contact du revers terrestre des dunes aujourd’hui globalement stabilisée par la couverture forestière. La partie est formée de zones plus marécageuses avec de nombreux gabions. Les pentes sont très faibles sur cette partie du lac.
Une figure particulière similaire à celle observée sur le lac de Lacanau est mise en évidence sur la partie médiane du lac. Elle était déjà clairement identifiée sur la carte SHOM de 1931.
Deux paléo-chenaux sont identifiés, vers l’ouest, ils se rejoignent au point le plus profond du lac.
La zone nord du Contaut présente des faibles profondeurs et est le siège de développement d’une forte densité de Lagarosiphon. Vers le sud au droit de Maubuisson en rive droite du Canal des Etangs, une accumulation sableuse formant un banc détaché de la rive est très élevée et peut émergée lors des faibles niveaux de plan d’eau de l’ordre de 13,70 m IGN et moins.
L’opposition entre les morphologies dunaire développées à l’ouest avec des pentes fortes et les plaines de l’est est très marquée. Cependant, sur le rivage ouest en bordure du lac, deux types de morphologies particuliers sont observés. Vers le nord le pied de dune, à la base de versants pentus sont au contact direct avec le rivage. Vers le sud les pentes sont plus faibles et deux flèches sableuses (Centre UCPA et CVB) s’avancent vers l’est. Des indices morphologiques indiquent des redistributions sédimentaires liées à l’agitation plus marquée
sur cette partie du lac située la plus en aval de la zone de fetch par vent de nord et nord-est.
Mise en place du lac
(Synthèse C.Bermejo – stage master1 2006)
Les lacs médocains sont des lacs séparés de l’océan par un cordon dunaire, ils se sont formés en plusieurs étapes suite aux variations du niveau de la mer, ces variations ont entraîné la fermeture d’estuaires par des dunes modernes.
Tout d’abord, au Quaternaire moderne, le sable provenant de la destruction des couches sableuses de la nappe alluviale du Bassin Aquitain, est amené sur le littoral par un réseau de cours d’eau et de fleuves, et forme les dunes continentales. Puis la mer a chassé le sable vers la position actuelle du littoral lors de la transgression flandrienne. Ce sable a recouvert partiellement vers l’est les dunes anciennes et les anciens estuaires. Les eaux refoulées par l’avancée des sables remplirent les deux bassins de Hourtin et de Lacanau. Lorsque les chenaux d’écoulement sur l’océan furent obstrués et que les eaux atteignirent un niveau voisin de 13 m les deux bassins ont communiqué par dessus le marais de Talaris (A.FABRE 1939). On ignore la date exacte de la formation de ces lacs.
Au XIXème siècle, de grands travaux d’assainissement des marais médocains ont fait augmenter le niveau des lacs par la création de fossés de drainage (les crastes) débouchant dans les lacs. C’est le creusement d’un canal d’évacuation vers le Bassin d’Arcachon qui a permis d’abaisser leurs niveaux moyens d’environ un mètre. Le seuil de Talaris a séparé les deux étangs.
De façon plus détaillée, le lac de Carcans-Hourtin s’est formé à partir de deux petits estuaires : celui du nord, creusé par les Berles de Sainte-Hélène et de Lupian, le plus profond ; et celui du sud dû à une série de crastes, est beaucoup moins important. Ce qui correspond à la double désignation employée, lac de Carcans au sud et lac d’Hourtin au nord.
La géologie et la topographie du bassin versant reflètent cette genèse, on distingue :
- à l’est des lacs, un relief de plaines marécageuses d’une altitude inférieure à 30 m NGF,
- à l’ouest des lacs, un relief plus tourmenté de dunes sableuses, d’une altitude maximale de l’ordre de 40 m.
Tableau récapitulatif de la formation des lacs (thèse Normand 1968) :
Dunes continentales Phase vaseuse
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Transgression flandrienne
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Fin mésolithique début Néolithique env. 10 000 ans BP
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Phase dunaire (fermeture des étangs)
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Arrêt de la transgression (légère régression)
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Fin du néolithique Age des métaux Env. 2300 – 1800 av.JC
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Phase vaseuse |
Transgression dunkerquienne |
Epoque gallo-romaine Haut-moyen âge : jusqu’à 1500 BP
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Phase dunaire |
Régression |
Avancée des sables à la fin du moyen âge, fin du XVIIIème et début du XIXème.
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La carte générale
Caractéristiques morphologiques
Limites :
Le lac s’inscrit dans un rectangle de largeur maximale est-ouest de 5485 m et d’une longueur maximale nord-sud de 16777m (contour plan d’eau à une cote de référence de 14,30 m IGN).
Sa périphérie digitalisée sur l’orthophoto de l’IGN (clichés 2000 – cote plan d’eau 14,30 m IGN) est de 59223 m.
Surface du lac :
Considérant une cote de plan d’eau 13,50 m IGN et un maillage de X 40 m et Y 60 m, la surface du lac est de : 51.508.800 m² soit environ 51,5 km².
Pour une cote de plan d’eau de 14,30 m IGN correspondant à la cote du plan d’eau lors de la prise de vue de 2000, la surface du lac est de : 56.333.400 m² soit environ 56,3 km².
Profondeur maximale du lac : 10 m
Zoom sud sur le secteur de Bombannes-Maubuisson :
La partie sud-ouest du lac est caractérisée par la présence de deux flèches sableuses orientées vers le sud-est. La ligne de rivage orientée vers le nord-est est marquée par le prolongement de plages sableuses. Des morphologies caractéristiques peuvent être observées telle la mise en place de croissant de plage indice d’une dynamique sédimentaire liée à l’agitation.
L’entrée du Canal des Etangs au droit du Montaut est bordée d’accumulations sableuses constituant à l’est le prolongement des faibles pentes et profondeurs réduites de toute la rive est du lac, à l’ouest, un banc de sable constitue une plage se prolongeant dans le lac avec un point haut déconnecté de la rive dans sa partie centrale. Ce banc est séparé de la plage par un chenal de faible profondeur.